Des nus et des couleurs

J'ai fait ma rentrée dessin et peinture à la SATA. J'aime bien essayer de nouveaux ateliers, même si j'en ai un ou deux dans la tête dans lesquels j'aimerais revenir, mais je n'arrive pas à l'envisager au vu de mes horaires légèrement décalés. Je me suis inscrite à Talence dans un cours de dessin (1h par semaine), et dans un cours de modèle vivant une fois par mois. C'est "le minimum syndical". Pour progresser, il me semble qu'il faudrait que je peigne à la maison, et surtout que j'expérimente, que j'essaie des couleurs, des mélanges, des traits, et que je me jette à l'eau. Bref, y aller, par moi-même, oser.

Lundi dernier, premier cours de modèle vivant de ma saison. Plusieurs pistes proposées par le prof, j'ai attrapé une liane... colorée, mes pinceaux, un bout de pierre noire et en avant la couleur. Peinture directe à la gouache, relevée ici et là de pierre noire...

1ere pose : le blond est au bout de mes pinceaux, mais c'est la seule chose... A vouloir travailler le fond, le modelé, tout à la fois, je me suis perdue. J'ai dessiné une petite chose toute gracile avec une très grosse tête...

Au fur et à mesure des autres poses (4 poses de 20 minutes environ), j'ai utilisé une couleur de plus en plus foncée et de moins en moins nuancée, et j'ai largement épaissi notre modèle... Plus grand chose à voir avec la réalité du modèle, et pourtant ces dessins-là me plaisent...

Emma nous a offert une séance de modèle vivant en fin d'année. C'était très tranquille, nous étions juste quatre à fixer notre attention sur la modèle.

J'avais très envie de peindre en couleur sur un fond accidenté. J'ai fabriqué mes fonds la veille en recyclant de vieux dessins, les recouvrant de gesso coloré, les grattant avec un peigne, y insérant des bouts de papiers de soie colorés en rose ou en mauve. J'ai passé une longue soirée à y travailler, à créer ces fonds qui feront l'originalité et l'unicité de ce travail. Mon problème lorsque je prépare des fonds, est que j'ai du mal à m'arrêter. Ce n'est pas grand chose, juste assembler des bouts de papier, les colorer, strier le gesso, essayer de donner une forme au tout, répartir les taches de couleurs, Et déjà, imaginer comment une pose pourra prendre place au milieu de ce capharnaüm.... C'est presque aussi prenant que le dessin. C'est un grand espace de rêve qui s'ouvre à moi.

J'ai peint trois poses longues à la gouache, sur grand format, plutôt dans des tons roses, bleutés et mauves. C'était une dernière séance avant sans doute longtemps, j'étais heureuse, tranquille et sereine. Je suis un peu déçue de mon travail parce que je trouve qu'on ne reconnait pas la modèle, et parce que j'y suis trop revenue dessus. J'ai utilisé des couleurs fortes, j'y suis allée. Et arrivée à a maison, j'ai recommencé à inspecter mon travail du jour et à le retravailler, au pastel cette fois.

J'ai l'impression d'en avoir un peu trop mis, manque de légèreté et de mystère (je compare à cette 1ere série à la gouache sur gesso). Mais quel bonheur dans ce travail et dans cette expression.

J'ai encadré le second tableau de la série dans un cadre en 50x70, il manque de mystère mais il est beau, je suis quand même fière de moi!!!

A "l'année prochaine" (dans deux ou trois mois) pour de nouveaux nus (peut-être), mais à très bientôt pour de trépidantes zaventures sous le soleil, dans des villages d'Aquitaine ou à Bordeaux, pour peindre sur le motif...

Il y a deux semaines, Emmanuelle était en déplacement professionnel à Paris, et il n'y a donc pas eu atelier de modèle vivant à l'ESAA. J'en ai profité pour décaler la séance de lieu et de temps. J'ai essayé l'atelier d'Agnès, rue Teulère à Bordeaux. Agnès est sculptrice, elle aime travailler autour de l'humain, de ses déchirements, renoncements et autres calamités. Elle anime des cours de sculpture et modelage, et propose des cours de dessin-peinture et un atelier libre de modèle vivant. Son site internet : http://gaya-lmt.fr/ L'accueil dans l'atelier est chaleureux, et on y rencontre des peintres et dessinateurs passionnés, et de bon niveau. Chacun étant libre du choix de ses techniques, on trouve beaucoup de dessin au crayon, mais aussi à l'encre, au pastel, parfois à l'aquarelle ou à la gouache. J'y retournerai peut-être à l'occasion, sans doute pendant les vacances scolaires car l'atelier fonctionne aussi pendant ces temps-là.

J'ai ressorti une mine de plomb pour cette deuxième séance de modèle vivant. La mine de plomb, c'est un crayon "tout graphite", qui permet des effets de pression dans le dessin, et de griser assez rapidement des grandes surfaces. Il y a eu d'abord des croquis rapides pour s'échauffer (comme pour un entrainement), et puis des poses plus longues. J'ai pu passer un peu de carré Conté blanc sur le kraft de la dernière pose pour ajouter des touches de lumière.

voici ce que ça donne :

Et pour les poses plus rapides :